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De Toulouse à Paris
Précoce, Laurence Oldak découvre le piano à 4 ans avant de se former à Toulouse auprès de Françoise Thinat puis au Conservatoire de Paris. Là, elle a la chance de recevoir les conseils de deux grands maîtres, aussi différents que complémentaires. Elle étudie d’abord avec Dominique Merlet, explorant avec ce maître du style un large répertoire et formant ses doigts à une technique brillante. La rencontre ensuite avec Jacques Rouvier sera déterminante tant par le travail du son que par la compréhension de la physiologie du corps au piano. Des années marquantes faites de travail et d’enthousiasme au contact de camarades qui ont pour nom François-Frédéric Guy, Hélène Grimaud ou encore Nicholas Angelich.

“Ma vie a basculé”
Remarquée à cette époque par Dimitri Bashkirov, elle travaille avec lui ce répertoire russe où peut s’exprimer tout son caractère. Car c’est bien sa personnalité musicale et son sens de la narration qui la font remarquer, notamment au concours Busoni dont elle est finaliste. Pourtant, alors qu’elle mène déjà sa carrière naissante de front avec l’éducation d’un premier enfant, tout s’arrête quand elle doit affronter des épreuves personnelles et une succession d’épreuves de santé. “Je me suis retrouvée pendant 4 années à terre, la psychanalyse m’a ouvert le chemin d’une renaissance et accompagne ma vie depuis.”

From Toulouse to Paris
Precocious, Laurence Oldak discovered the piano at the age of 4 before training in Toulouse with Françoise Thinat and then at the Paris Conservatory. There, she had the chance to receive advice from two great masters who were as different as they were complementary. She first studied with Dominique Merlet, exploring a wide repertoire with this master of style, and developing her fingers into a brilliant technique. Then, her encounter with Jacques Rouvier was to prove decisive, both in terms of her work on sound and her understanding of the physiology of the body playing the piano. These were landmark years of hard work and enthusiasm, alongside fellow musicians named François-Frédéric Guy, Hélène Grimaud or Nicholas Angelich.

« My life was turned upside down »
Noticed at the time by Dimitri Bashkirov, she worked with him on the Russian repertoire, allowing her full character to shine through. It was indeed her musical personality and her narrative sense that made her stand out, particularly at the Busoni competition, for which she was a finalist. However, as she was already juggling her budding career with bringing up her first child, everything came to a halt when she had to face personal trials and a succession of health problems. « I was down for 4 years, psychoanalysis paved the way for my rebirth, and it has been part of my life ever since. »

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Libérer sa propre histoire pour accueillir celle des autres
Elle est alors professeure au conservatoire d’Asnières dont elle devient ensuite la responsable pédagogique, organisant l’enseignement et la programmation de tout l’établissement. Pendant 20 ans, la réputation de sa classe grandit et lui permet de devenir en septembre 2022 titulaire au prestigieux CRR de Paris. Son secret ? Son écoute, formée par 17 années de psychanalyse. “Cette connaissance de soi acquise grâce à la psychanalyse est une aide précieuse dans mon enseignement : elle me permet de mieux comprendre les élèves dans leur globalité pour mieux les aider.” Une écoute qui permet de dénouer les blocages des élèves au piano, mais pas seulement.

Freeing one’s own story to embrace that of others
She worked as a teacher at the conservatoire in Asnières, where she subsequently became the educational manager, organising the teaching and programming of the entire college. For 20 years, the reputation of her class grew, allowing her to become a permanent member of the prestigious Paris CRR in September 2022. Her secret? Her listening skills, honed by 17 years of psychoanalysis. « The self-knowledge acquired through psychoanalysis is a valuable help in my teaching: it allows me to better understand my students as a whole, to better help them. » A listening approach that helps to unblock students’ issues with the piano, but not only.

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“Aujourd’hui je joue seulement pour la musique”
Ce double travail, pédagogique et intérieur, nourrit en effet une réflexion plus générale sur les douleurs mécaniques et psychologiques des musiciens et deviendra bientôt un livre. Un chemin de libération, loin de toutes les pressions que subissent les jeunes musiciens, et qui lui a permis de retrouver la scène d’abord en musique de chambre avec notamment le quatuor Mel Bonis ou le Quatuor Thymos (de l’Orchestre de Paris) puis le récital. En témoignent un premier disque Dialogue consacré à Scriabine et à Kirill Zaborov ainsi que Influences où Chopin discute avec les transcriptions de Bach par Busoni et Liszt.

Un voyage Chopin
C’est à Chopin justement qu’est consacré son dernier album : un programme intime, dédié à ses maîtres, et qui met en regard des Mazurkas et des Valses avec des œuvres comme la Fantaisie-Impromptu ou bien la Polonaise-Fantaisie. “J’ai choisi les œuvres que j’aime le plus, que je joue depuis toujours et qui font partie de ma vie.” On y retrouve ce panache, celui qui anime les passages les plus brillants, mais aussi une mélancolie toute en retenue, élégante et forte. Un album poétique qui a la tendresse d’un dernier regard vers un passé disparu.

« Today I only play for the music »
This twofold work, educational and inner, fuels a more general reflection on the mechanical and psychological pains of musicians, and will soon become a book. It is a path of liberation, far from the pressures to which young musicians are subject, that allowed her to return to the stage, first as a chamber musician with the Mel Bonis Quartet or the Thymos Quartet (of the Orchestre de Paris) and then as a recitalist. This is reflected by the disc Dialogue, devoted to Scriabin and Kirill Zaborov, and by Influences, in which Chopin dialogues with Busoni’s and Liszt’s transcriptions of Bach.

A Chopin journey
Her latest album is precisely devoted to Chopin: an intimate programme dedicated to her masters, confronting Mazurkas and Waltzes with works such as the Fantaisie-Impromptu and the Polonaise-Fantaisie. “I chose the works that I love the most, that I’ve always played and that are part of my life.” Here we find this panache that enlivens the most brilliant passages, but also a restrained, elegant, and powerful melancholy. A poetic album that bears the tenderness of a last look at a vanished past.

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